L’électricité est une des énergies les plus polyvalentes. Elle peut servir à produire de la lumière, de la chaleur et de la force mécanique avec une grande efficacité. L’électricité diffère néanmoins fortement des autres produits énergétiques du fait qu’elle ne peut toujours pas être stockée d’une façon économique. Cela implique que, dans notre système électrique, la production et la consommation doivent en permanence correspondre l’une à l’autre. En cas de déséquilibre entre l’offre et la demande, la fréquence du réseau commencera à s’écarter de sa valeur de référence (50 Hz en Europe, 60 Hz aux États-Unis), ce qui peut conduire, dans le pire des scénarios, à un black-out.
Afin de pouvoir gérer cette propriété singulière, différents marchés de gros ont été mis en place et jouent sur différents horizons temporels par rapport aux moments de production et de consommation réels. Sur le long terme, producteurs et consommateurs peuvent négocier, sur les marchés des contrats à terme, de grands volumes d’électricité plusieurs années avant leur livraison effective. Ils se protègent (ou dans le langage des traders: se couvrent ainsi contre les fluctuations imprévisibles des prix de l’énergie. En Belgique, les contrats à terme se négocient sur l’ICE Endex et sur le European Energy Exchange (EEX). Une autre possibilité est que deux entreprises concluent un contrat entre elles, que l’on appelle alors souvent un contrat de gré à gré (OTC, pour Over The Counter). Les différents types de marché sont expliqués plus en détail dans cet article.
La veille de la livraison effective, une estimation plus précise de la demande est possible sur la base des données météorologiques, d’annonces de grands événements susceptibles d’influencer la demande (comme un match de football important) et d’informations sur des pannes d’installations. Producteurs, fournisseurs et grands consommateurs industriels négocient dès lors sur le marché day-ahead (DAM). Il s’organise généralement comme un marché aux enchères, basé sur la courbe de préséance économique. En Belgique, le marché day-ahead est géré par EPEX SPOT Belgium. L’électricité est négociée sur une base horaire.
En réalité, la prévision de la demande day-ahead ne sera jamais entièrement précise. L’offre sera aussi différente par rapport aux attentes, en raison des changements des conditions de vent, d’ensoleillement ou des pannes imprévues d’installations. C’est pourquoi un troisième type de marché a été créé: le marché intraday. Il permet aux acteurs sur le marché de corriger leur injection ou leur prélèvement sur le réseau peu de temps avant la livraison effective. En Belgique, il s’agit du marché intraday continu (CIM, ou Continuous Intraday Market), organisé par EPEX SPOT Belgium. C’est un marché de gré à gré (voir lien ) sur lequel sont passés des contrats bilatéraux entre les différents acteurs du marché.
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En réalité, cette approche basée sur le marché se traduira toujours par un déséquilibre résiduel sur le réseau électrique, parce que les traders peuvent ne pas avoir été capables de conclure tous les contrats nécessaires et parce qu’il est impossible de prédire la production et la consommation avec une précision infaillible. Ce déséquilibre final doit être résolu par le gestionnaire du réseau de transport. En Belgique, il s’agit d’Elia. À cet effet, Elia active ce que l’on appelle des produits de puissance de réglage. Ce cas de figure est abordé plus en détail dans cet article.
Les marchés de l’électricité peuvent non seulement se distinguer en fonction de leur échéance mais aussi sur la base de leurs caractéristiques. Il existe trois types de marchés courants: la bourse de l’électricité, le marché de gré à gré (OTC, pour Over The Counter) et le marché OTC organisé, qui est équilibré en permanence. Apprenez-en plus à leur sujet dans cet article.